Zulu : Renaissance d'une nation
De Jérôme Salle, on connaissait avant tout Anthony Zimmer, thriller efficace dont
le joli succès international avait abouti sur un remake américain (The Tourist) et Largo Winch, tentative louable et plutôt
réussie de proposer une relecture française du nouveau cinéma d’action
hollywoodien, type Jason Bourne et Casino Royale. Le succès du film avait
poussé son réalisateur a accouché d’une suite (Largo Winch II, donc), pour le moins bancale, et qui avait
méchamment douché les espoirs qu’on pouvait porter en lui. Forcément, avec tous
ces échanges avec le cinéma américain, il n’était pas surprenant de voir l’homme
s’expatrier…
Pourtant, contrairement à beaucoup de ses confrères, ce n’est pas à Hollywood que Jérôme Salle à décidé de s’implanter, mais en Afrique du Sud, où il adapté le bouquin de Caryl Férey, Zulu, récit d’une enquête policière sur fond de trafic de drogue entre deux flics (un blanc, un noir) que tout oppose. Bien sûr, raconté comme ça, on voit venir le film d’assez loin. Mais, en creux, le film raconte également les plaies pas à tout à fait pansées de la « Nation arc-en-ciel » et la cohabitation encore difficile entre Noirs et Blancs – et le fait plutôt mieux que des films « à thèse » comme Invictus ou Mandela - Un long chemin vers la liberté qui abordaient le sujet frontalement.
Derrière la caméra, le réalisateur fait également preuve d’une étonnante maîtrise et, comme dans le récent et israélien Big Bad Wolves, il s’agit là d’une réutilisation de codes et de méthodes très américaines, tout en tenant compte des particularités et des contradictions du pays où a lieu l’action. Il faut dire que, dans sa tâche, le réalisateur est aidé par deux acteurs en grande forme : Forest Whitaker, dont on n’attendait pas moins, et plus surprenant, Orlando Bloom. Enfin débarrassé de ses oripeaux d’elfe aux cheveux d’ange (quoique pas tout à fait à l’heure où l’on écrit ces lignes), l’ex-Legolas se révèle très convaincant, même si son personnage de flic torturé n’est pas nouveau - il boit, fume, couche et écoute très fort de la musique énervée. Le come-back par un rôle à contre-emploi n’a rien d’inédit mais quand c’est bien fait, cela fait toujours plaisir à voir.
A ce titre, s’il fallait vraiment trouver une qualité au cinéma de Jérôme Salle, ce serait sans doute celle-ci : la capacité de renouveler des acteurs, des figures, que l’on croit connaître par cœur. On se souvient de Sophie Marceau, révélée en femme fatale dans Anthony Zimmer, ou de Tomer Sisley, passé des planches de stand-up au rôle de nouveau french action hero dans les Largo Winch. Parfois cela rate – voir Sharon Stone, dont le rôle dans Largo Winch II consistait en une réinterprétation de son personnage de Basic Instinct, tout en jambes croisées et décroisées… Bien sûr, tout n’est pas parfait dans ce Zulu : l’action va parfois un peu trop vite en besogne et parfois pas assez, d’autant que le scénario, inutilement touffu, manque parfois de consistance. Reste tout de même un beau polar enfiévré.
Zulu, Jérôme Salle, 2013. Avec Forest Whitaker, Orlando Bloom, Conrad Kemp.
Pourtant, contrairement à beaucoup de ses confrères, ce n’est pas à Hollywood que Jérôme Salle à décidé de s’implanter, mais en Afrique du Sud, où il adapté le bouquin de Caryl Férey, Zulu, récit d’une enquête policière sur fond de trafic de drogue entre deux flics (un blanc, un noir) que tout oppose. Bien sûr, raconté comme ça, on voit venir le film d’assez loin. Mais, en creux, le film raconte également les plaies pas à tout à fait pansées de la « Nation arc-en-ciel » et la cohabitation encore difficile entre Noirs et Blancs – et le fait plutôt mieux que des films « à thèse » comme Invictus ou Mandela - Un long chemin vers la liberté qui abordaient le sujet frontalement.
Derrière la caméra, le réalisateur fait également preuve d’une étonnante maîtrise et, comme dans le récent et israélien Big Bad Wolves, il s’agit là d’une réutilisation de codes et de méthodes très américaines, tout en tenant compte des particularités et des contradictions du pays où a lieu l’action. Il faut dire que, dans sa tâche, le réalisateur est aidé par deux acteurs en grande forme : Forest Whitaker, dont on n’attendait pas moins, et plus surprenant, Orlando Bloom. Enfin débarrassé de ses oripeaux d’elfe aux cheveux d’ange (quoique pas tout à fait à l’heure où l’on écrit ces lignes), l’ex-Legolas se révèle très convaincant, même si son personnage de flic torturé n’est pas nouveau - il boit, fume, couche et écoute très fort de la musique énervée. Le come-back par un rôle à contre-emploi n’a rien d’inédit mais quand c’est bien fait, cela fait toujours plaisir à voir.
A ce titre, s’il fallait vraiment trouver une qualité au cinéma de Jérôme Salle, ce serait sans doute celle-ci : la capacité de renouveler des acteurs, des figures, que l’on croit connaître par cœur. On se souvient de Sophie Marceau, révélée en femme fatale dans Anthony Zimmer, ou de Tomer Sisley, passé des planches de stand-up au rôle de nouveau french action hero dans les Largo Winch. Parfois cela rate – voir Sharon Stone, dont le rôle dans Largo Winch II consistait en une réinterprétation de son personnage de Basic Instinct, tout en jambes croisées et décroisées… Bien sûr, tout n’est pas parfait dans ce Zulu : l’action va parfois un peu trop vite en besogne et parfois pas assez, d’autant que le scénario, inutilement touffu, manque parfois de consistance. Reste tout de même un beau polar enfiévré.
Zulu, Jérôme Salle, 2013. Avec Forest Whitaker, Orlando Bloom, Conrad Kemp.