Prémonitions : Profilage de pierre

 
Le coup du profiler qui sort de sa retraite pour résoudre une dernière enquête (sa plus ardue, évidemment), c’est comme celui de la panne : on vous l’a forcément déjà fait au moins une fois. D’ailleurs, si le script vous paraît familier, c’est normal : Prémonitions fut longtemps envisagé comme une suite (tardive) à Seven – d’où un certain nombre de tics scénaristiques et visuels. Reste que c’est quand même vachement moins bandant que quand c’est Fincher aux manettes…
 
Mais plus encore qu’une suite spirituelle du classique 90’s, Prémonitions tient surtout du sempiternel et annuel thriller atrocement graphique (l’an dernier, c’était Balade entre les tombes), aux scènes de crimes particulièrement repoussantes, au titre français passepartout (le titre original, Solace, est un peu mieux) et aux clichés embarrassants (on est en 2015 et le sida est encore considéré comme la maladie des homosexuels, non mais allô quoi…). Typiquement le genre de films, en fait, que l’on qualifierait de « série C » : le script est relativement malin, les acteurs sont corrects (Anthony Hopkins épate toujours autant dans sa capacité à aborder rôle le plus anodin du monde avec une vigueur intacte, Colin Farrell est plutôt mieux que d’habitude) mais son respect à la lettre des formules les plus usitées empêche le film d’être autre chose qu’un représentant moyennement convaincant de son genre. Pour ainsi dire, on a un peu l’impression d’avoir déjà vu ça cent fois. En même temps, si vous allez moins au cinéma que nous, vous n’aurez peut-être pas cette impression-là.
 
Prémonitions (Solace), Afonso Poyart, 2015. Avec ; Anthony Hopkins, Abbie Cornish, Jeffrey Dean Morgan, Colin Farrell, Marley Shelton.

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