5 mineur : Paul Rudd

Acteur n’est pas toujours un métier facile. Parfois, vous suez sang et eau pour faire voir le jour à des projets que tout le monde snobe et qui tombent rapidement dans l’oubli. Ou pour citer le grand Martin Short : « Vous mettez votre cœur et votre âme dans un projet, vos rêves, vos grands espoirs. Plus tard, vous vous rendez compte que c’est juste un autre titre sur une étagère. » Heureusement, SALM est là pour sortir pelles et pioches et déterrer ces films hélas oubliés. Cette fois-ci : Paul Rudd.

The Château

Tout est dans le titre : deux frères mal-assortis-mais-complémentaires (l’un est Blanc, prof de fac et coincé ; l’autre est Noir, a la tchatche et est partouzard) héritent de leur oncle éloigné d’un château en France. Persuadés d’être devenus les propriétaires d’un nouveau Versailles, ils traversent l’Atlantique et tombent sur un palais en ruines et des domestiques récalcitrants avec qui ils peinent à communiquer, barrière de la langue oblige. L’argument pourrait être celui d’une pochade mais le réalisateur Jesse Peretz n’oublie pas de lier à ses ambitions comiques quelques beaux moments en creux et une histoire d’amour contrariée entre Rudd et Sylvie Testud. Philippe Nahon, Didier Flamand et Romany Malco achèvent de constituer le casting improbable, et pourtant homogène.          

Wake Up, Ron Burgundy

On connaît désormais assez bien Présentateur vedette en France, comédie cramée et sommet atteint par ce groupement comique que fut le Frat Pack (constitué de Ben Stiller, Will Ferrell, Jack Black et co.). Une suite assez réussie a même été tournée en 2013. Ce que l’on sait moins, c’est que l’intrigue du film (une histoire d’ours enragé au zoo de San Diego) n’était pas le scénario original et fut choisi lors de reshoots tournés quelques mois plus tard. Les créateurs du film quand même daigné à sortir le film originel, Wake Up, Ron Burgundy. En lieu et place d’un grizzly, on a donc ici droit à une bande de hippies diaboliques (pléonasme ?) et la drôlerie de cet enfant un temps renié n’a rien à envier à celle de son grand frère officiel.

The Ten

Compagnon d’aventure de Rudd puis de Judd Apatow, David Wain est désormais assez largement connu pour son film Wet Hot American Summer, objet d’un tel culte qu’il a eu droit à deux suites télévisées. Il a également signé The Ten, une réinterprétation extrémiste et absurdiste des 10 commandements de Moïse, dont l’équivalent moderne est interprété par Rudd. On vous conseille donc la vision de cette comédie souvent hilarante, quoique parfois inégale – genre du film à sketches oblige. Et puis, bon, Michaël Youn et ses 11 commandements, ça va cinq minutes.

Our Idiot Brother

Paul Rudd retrouve le réalisateur du Château pour cette dramédie amusante où il interprète un babos à la masse emprisonné pour avoir vendu de l’herbe à un flic en civil, mis à la porte de sa ferme bio et obligé de loger successivement de ses trois sœurs embourgeoisées. Evidemment, sa naïveté sans fond et ses manières de gosse mettront à jour les vilains petits secrets soigneusement dissimulées au sein de chaque foyer. Hétéros frustrés, homos refoulés, bourgeois arrivistes ou paumés, post-hippies ou pré-hipsters : tout le monde a droit à son entartage et c’est tant mieux. Et Rudd est fantastique en monstre de maladresse revendiquée et profondément attachant.

Admission

Réalisé par Paul Weitz (l’un des deux frères derrière le chef-d’œuvre intemporel American Pie), ce film met en scène Rudd en responsable d’un lycée alternatif (la ferme bio n’est pas loin) bien décidé à faire rentrer l’un de ses poulains les plus prometteurs à la très prestigieuse université de Princeton. Les choses se compliquent lorsque la responsable des admissions (Tina Fey) croît reconnaître en ce gamin-là le bébé à qu’elle a laissé à l’adoption des années auparavant. Emotion de bon ton, humour inoffensif et happy ending inévitable : le film tire (plutôt habilement) les ficelles de la comédie familiale et vaut surtout en tant qu’écrin balisé mais charmant au badinage de ces deux grands comédiens que sont Paul Rudd et Tina Fey.

Et pour poucer, commenter, réagir à un blog pas du tout mineur : Sitcom à la Maison !

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