En eaux (très) troubles, vague à lames

 


Attention, requin méchant ! Il répond au doux nom de mégalodon, mais ses copains amphibies l’appellent « Meg ». Le marmoréen Jason Statham, en « James Bond écolo », l’avait déjà affronté dans En eaux troubles. Autour de lui, peu ou pas de revenants mais, de toute façon, on s’en fiche un peu : tous les personnages sont ce que Star Trek appelait des « chemises rouges », des figures à peine humaines dont la destinée funeste n’est là que pour servir le scénario – et de déjeuner à la grosse bébête éponyme.

L’attrait majeur d’En eaux très troubles est évidemment ailleurs. On n’attendait pas forcément Ben Wheatley, talent prometteur (Kill List) perdu dans les algorithmes de Netflix (Rebecca) pour cette énième boucherie estivale mais le cinéaste s’en sort avec les honneurs. Sans doute parce qu’il est de cette génération qui a grandi avec les VHS d’Aliens et de Terminator 2, Wheatley ne se contente pas d’une simple resucée du premier volet, et met le curseur encore un peu plus loin. Comme dans cette scène gentiment anxiogène et méchamment ludique d’une course-poursuite dans des fonds marins. Et, si l'esthète derrière High-Rise semble bel et bien avoir fait ses valoches, on peut tout à fait apprécier le sale gosse décérébré qui s'amuse à démolir un luxueux village-vacances. En fait, En eaux très troubles, c’est un peu comme Under Pressure, morceau qui ouvre le film : même en connaissant ça par cœur, on se laisse prendre à chaque fois.

En eaux (très) troubles (Meg 2 : The Trench), Ben Wheatley, 2023. Avec : Jason Statham, Cliff Curtis, Wu Jing, Shuya Sophia Cai, Page Kennedy.

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