10 sitcoms qui vous feront rigoler très fort
Une nouvelle fournée de sitcoms à regarder à la maison. Par un site qui s'appelle Sitcom à la Maison. Bon visionnage !
The Ben Stiller Show, quelques garçons pleins d’avenir
Comme Jerry Seinfeld, Jamie Foxx ou Doris Day, Ben Stiller eut lui aussi droit à son propre show homonyme au début des 90’s, alors qu’il n’était « que » le fils du duo comique réputé Stiller & Meara. Peuplé de personnages bigarrés, hilarants et parfaitement neuneus comme on les croisera plus tard dans ses films Zoolander ou Tonnerre sous les Tropiques, The Ben Stiller Show servit surtout de fantastique laboratoire d’expérimentation à quelques inconnus promis à des lendemains qui chantent : Stiller lui-même, bien sûr, mais aussi Bob Odenkirk, le Saul Goodman de Better Call Saul, et surtout Judd Apatow, qui deviendrait le grand cinéaste que l'on connaît avec 40 ans, toujours puceau et The King of Staten Island.
Black Books, mort de lire
Libre à chacun de savoir si les librairies sont ou non un commerce « essentiel », comme on dit en 2021, toujours est-il que certains libraires font tout pour se faire détester. C’est notamment le cas de Bernard Black (joué par le comique kamikaze Dylan Moran), triste sire à l’hygiène douteuse, au langage charretier et à l'alcoolisme propre à faire passer Bukowski pour un citoyen exemplaire, qui traîna ses guêtres durant les 3 saisons, hilarantes et infréquentables, de ce Black Books. Âmes sensibles, s’abstenir et regarder plutôt Le Juste prix.
Flight of the Conchords, vol au-dessus de nid de foufous
Ces 2 Conchords-là, Jemaine Clement et Bret McKenzie, sont peut-être ce qui nous a été importé de plus savoureux et de plus acidulé de Nouvelle-Zélande depuis le kiwi. Si l’histoire des 2 colocs musiciens galériens n’a rien de bien nouveau (voir, justement, Party Down un peu plus bas), une telle histoire n’a jamais été racontée comme ça, puisque les 2 loustics n’aiment rien tant que pousser la chansonnette pour raconter leurs mésaventures, dans un style de comédie musicale bien éloignée de Jacques Demy. Si Flight of the Conchords n’a hélas connu que 2 petites saisons avant d’être annulée par HBO, on a depuis heureusement eu de très bonnes nouvelles de Clement et McKenzie avec leur film Vampires en toute intimité et sa non moins recommandable adaptation sérielle, également chapeautée par l’inénarrable Taika Waititi.
Friday Night Dinner, cène de ménage
Les Goodman sont une famille juive anglaise, qui se réunit tous les vendredis soirs pour fêter comme il se doit le shabbat. En tout cas si votre idée du "comme il se doit" englobe un père exhibitionniste, une grand-mère qui sucre les fraises et un voisin lourdingue. Sur 6 saisons, cela pourrait être lourdement répétitif, mais, baruch hashem, les scénaristes pour assez malins pour renouveler des situations toujours dantesques. Tout en suivant, en creux, l'évolution des fistons Goodman de l'âge ingrat à l'âge adulte, des premiers râteaux jusqu'à la paternité. Un joyeux bordel familial qu'on aurait continué à suivre avec plaisir, hélas interrompu pour de bon par le décès de l'acteur qui jouait le patriarche indigne, le regretté Paul Ritter.
Inside Jamel Comedy Club, presque célèbres
S’il fallait chercher un avatar français crédible au fameux The Office de Ricky Gervais, on n’irait pas le chercher du côté de son adaptation littérale, le lénifiant Bureau, mais plutôt du côté de cet Inside, merveilleux équilibre de comique troupier à la française et de misanthropie si chère aux Britons. La série utilise le prétexte du faux documentaire (ou mockumentary, comme on dit là-bas), pour filmer la dernière tournée des acteurs « historiques » du Jamel Comedy Club (Blanche Gardin, Frédéric Chau, Thomas N’Gijol…) qui s’apprêtent à voler de leurs propres ailes, et n’oublie pas de rhabiller tout le monde pour l’hiver, depuis un Fabrice Eboué fulminant d’être pris pour le Dieudonné du pauvre, à Jamel lui-même, odieux et suffisant depuis qu’il a le Marrakech du rire et Mélissa Theuriau. Abstraction faite de l’indétrônable Kaamelott, Inside Jamel Comedy Club est sans doute la meilleure série comique française des années 2000. Pas moins.
Inside No. 9, 1 peu 209
Chez SALM, on aime vraiment beaucoup ce que font ces petits génies de Reece Shearsmith et Steve Pemberton ; la preuve, on vous avait déjà dit tout le bien qu’on pensait de Psychoville, leur 1re création commune. C’est pourtant bien Inside No. 9 qui constitue leur chef-d’œuvre, l’écrin idéal à leurs expérimentations en tous genres. Le pitch (à la fraise) ? Chaque épisode raconte une histoire différente et autonome, avec pour seul point commun la présence du chiffre 9. Episodes entièrement muet ou déclamé en pentamètres iambiques, exercices de style en hommage à Hitchcock ou Yasmina Reza… Pour ceux qui (comme nous) goûtent les œuvres capables d’aborder un large éventail de styles et de thèmes sans jamais se défaire de leur drôlerie ou leur originalité, on tient là la crème de la crème.
Mozart in the Jungle, symphonique ta mère
Sex, drugs & musique classique ! Voilà peu ou prou le programme concocté par ce Mozart in the Jungle, lointainement inspiré de la vie du chef d’orchestre Gustavo Dudamel et qui s’attache à décrire un versant méconnu d’un genre musical souvent perçu comme des plus assagis. Monumentale erreur : les luttes d’ego et les excès en tous genres n’ont rien à envier à ceux de l’âge d’or du rock. Si la 4e et dernière saison de la série s’enfonce un peu trop dans un babillage auteuriste qui frise l’abscons, cette drôle de Jungle détone parfois et étonne souvent.
Parlement, Europe, hein ?
La politique a longtemps été le parent pauvre des séries françaises. Aux Etats-Unis, ils ont A la Maison-Blanche et Veep. Au Royaume-Uni, House of Cards et The Thick of It. Soit des séries pas toujours réalistes (parce qu’elles idéalisent ou diabolisent souvent les personnages politiques qu’elles mettent en scène), mais fascinantes dans leur façon d’aborder le fonctionnement du pouvoir. La témérité a souvent manqué aux créateurs et aux diffuseurs français sur le sujet, mais les lignes commencent à bouger, notamment avec ce Parlement. Ni satire cinglante, ni tract angéliste, la série décrit fidèlement le quotidien de cette institution si décriée qu’est le Parlement européen, avec ses députés pantouflards, ses vilains lobbyistes et sa bureaucratie kafkaïenne, certes, mais aussi l’idéalisme pragmatique et l’investissement sans bornes de certains de ses collaborateurs. Autant de beaux espoirs portés par une première saison qui, espérons-le, ne restera pas orpheline.
Party Down, le sens de la fuite
L’apprenti acteur hollywoodien qui végète en tant que serveur en attendant de percer, c’est un cliché si usité que vous le connaissez déjà par cœur. Peu d’œuvres, pourtant, plongent aussi joyeusement les mains dans le cambouis de ce maquis californien que la très drôle et très angoissée Party Down. Créée par Rob Thomas, homonyme du chanteur de Matchbox 20 et petit génie déjà responsable de la mirifique Veronica Mars, portée par une palanquée d’acteurs tous brillants, elle ne vécut hélas que le temps de 2 trop courtes saisons. Seul réconfort, ironique : alors que ses personnages semblaient condamnés à errer dans les limbes de l’anonymat, le casting de Party Down essaima un peu partout lors de la décennie suivante au sein de la constellation de la gaudriole télévisée, depuis Parks and Recreations à Glee en passant par Silicon Valley ou Burning Love.
White Gold, il est l’or
Dans l’Angleterre de Thatcher des années 80, l’or blanc, ce n’est plus l’ivoire, mais le plastique, a fortiori celui des fenêtres vendues par Vincent Swann (Ed Westwick, vu dans Gossip Girl), VRP à la moralité inexistante tellement doué qu’il vendrait des capotes à un eunuque. Sapes criardes, contexte politique morose et BO boostée à Spandau Ballet et Joe Jackson : tout ce qui fait le sel des années 80 est bien reconstitué dans cette comédie sombre où le karma revient finalement faire un tour du côté de chez l’odieux Swann, lequel aurait pu faire sienne cette phrase écrite par Blaise Cendrars : « J’étais l’homme le plus riche du monde, l’or m’a ruiné ».
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