La vie est un zoo : la destinée rugissante de Leo, le lion de la MGM
Puis viendra Jackie, rare gros
chat sponsorisé MGM à connaître en marge des génériques une honorable carrière
à l’écran ; il apparaîtra notamment dans la série des Tarzan portée
par les épaules et le cri guttural de Johnny Weissmuller. Se succéderont ensuite
des lions légèrement interchangeables que la conscience professionnelle nous
force toutefois à citer : Bill, Coffee, Tanner, etc. Dans une époque où
les moyens techniques (films parlants, puis en couleur, animation sans cesse perfectionnée)
se suivent sans se ressembler, la MGM voit dans le lion le moyen idéal d’expérimenter
ces innovations sans trop prendre de risques.
C’est en 1957 que Leo, huitième
tenant du titre (et premier à porter le même nom que son double fictionnel !)
commence son long règne. Son apparence change peu, ou alors uniquement lorsqu’on
la saupoudre d’or et de bling-bling pour fêter avec pompe les 50 puis les 60
ans du studio. Plus près de nous, dans les années 2000 et 2010, on sollicite,
là encore, les moyens dernier cri pour le rajeunir : le logo passe en 3D
et le rugissement est remixé avec les cris d'un tigre. Et puis, signe des temps, en 2021, on fait
prendre une retraite bien méritée au lion de chair et d’os pour le remplacer par
un animal flambant neuf totalement généré par ordinateur – à l’occasion de Mourir
peut attendre, dernier Bond de l’époque Craig. Fin d’une ère, début d’une autre…
Finalement, « à l’insu de son plein gré », au nez et à la barbe de
ceux qui arrivent toujours à la bourre au cinoche, la destinée de Leo le lion peut
se lire comme une métaphore du savoir-faire hollywoodien lui-même : une
industrie née de l’art circassien désormais presque entièrement redevable aux
effets spéciaux.
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