À la fin de l'envoi, Aquaman touche-t-il ?
Edmond Rostand aurait eu 155 ans cette année. Quel rapport avec Aquaman et le Royaume Perdu ? Aucun, si ce n’est que se replonger dans les versificateurs de génie d’hier n’est jamais une mauvaise idée, a fortiori quand il s’agit d’écrire sur un objet aussi prévisible que ce deuxième (que l’on espère second) Aquaman, long-métrage bâclé à tous les étages et ultime hoquet d’une saga – l’univers Warner-DC – qui n’intéresse plus personne, pas même ses décideurs et créanciers. Pour parler de cet objet dont il y a si peu de choses à dire, on en a donc fait appel au grand Edmond et à la fameuse tirade du nez de Cyrano de Bergerac… Tirez rideau, tonnez bâton, la scène va commencer !
Agressif : « Moi, monsieur, sur-le-champ je me serais
hara-kiri, si j’avais réalisé un tel navet ! »
Amical : « Mais vous voyez bien, mon bon Wan, que votre film boit la
tasse, qu’il n’est pas digne d’être montré ! »
Descriptif : « La gestation du film a été compliquée, et hélas, le
résultat s’en ressent. »
Curieux : « Mais, après tout, DC et Warner en ont-ils encore cure, de
cet univers si encombrant ? »
Gracieux : « Le sous-texte vaguement écolo tombe comme un cheveu sur
la soupe, voire comme une plume sur une mer calme. »
Truculent : « Devant un tel naufrage, un seul remède : le
Mercalm ! »
Prévenant : « Gardez-vous bien d’aller voir ce long-métrage ;
vous feriez sans doute mieux de vous casser un bras ! »
Tendre : « L’interprétation de Jason Momoa est tout à fait amusante,
hélas cet Aquaman ne compte presque que sur celle-là… »
Pédant : « De cette formidable cosmogonie aquatique, on n’ose
imaginer ce que James Cameron ou George Miller aurait pu faire. »
Cavalier : « Ah vraiment, ces effets spéciaux bâclés, quel enfer !
»
Emphatique : « Sans doute l’un des plus mauvais films de l’histoire des
Terres parallèles. »
Dramatique : « Je hurle de douleur, je crie, je hèle ! »
Admiratif : « Pour un masochiste, quel panard ! »
Lyrique : « Avec quatre scénaristes, ce n’est plus un film, c’est une
partie de cartes, ou de billard ! »
Naïf : « Et si on allait, plutôt, revoir le dernier Kaurismäki ?
»
Respectueux : « On ne peut, malgré tout, qu’applaudir cette
obstination dans l’ineptie. »
Campagnard : « Ah dam’, d’aller jusqu’à la grande ville pour voir ça,
c’est quand même un peu con... »
Militaire : « Dix jours de corvée pour ces tâcherons ! »
Pratique : « Voyons le bon côté des choses : de cette longue et
erratique saga, le glas est sonné. »
Enfin, parodiant Charlie Hebdo en un sanglot : « Reviens Zack Snyder,
tout est pardonné ! »
Lorsqu’il s’agit d’écrire sur des films avec si peu d’âme et d’esprit.
Mais d’esprit, cet Aquaman en est totalement dénué.
Et d’âme, il n’y ait pas le moindre supplément qui guette.
L’ambition cinématographique, le sens du divertissement ?
Il n’y en a pas ici le quart de la moitié du commencement.
Une seule consolation, peut-être, qui balaierait presque nos réserves ;
Ce nanar-là, au moins, aura stimulé notre verve !